Au dernier cours, nous étions arrivés au point où la mission confiée au général Dartiguenave pour le Sud par le Général en Chef de l'Armée, également Chef provisoire du Gouvernement d'Hayti, Son Excellence Henry Christophe, a été critiquée par le Commendant de la 2ème Division de l'Ouest, le général Alexandre Pétion.
Nous avons soumis à votre intelligence la fameuse lettre du 10 décembre 1806 adressée au Général en Chef, Henry Christophe, de la part du Commendant de la 2ème Division de l'Ouest, Alexandre Pétion. Par cette lettre, nous avons vu ensemble comment Pétion a pris la défense du Ministre de la Guerre et de la Marine d'Hayti, le général Gérin, auprès du Général en Chef, Henry Christophe, après avoir critiqué le contenu de la mission à Dartiguenave confiée.
Mesdames et Messieurs, nous avons l'honneur aujourd'hui de soumettre à votre esprit la lettre responsive du Général en Chef de l'Armée d'Hayti, Henry Christophe, adressée au Général de Division, également Commendant de la 2ème Division de l'Ouest, Alexandre Pétion, suite à la lettre du 10 décembre, faut-il encore rappeler. Sachez que cette lettre a été retrouvée dans un document disponible à la Bibliothèque Nationale de France, l'actuelle Bibliothèque François Mittérand. Lisez-la et attendez notre prochaine publication!
"Au Quartier-Général du Fort Henry, le 19 Décembre 1806, l'an 3ème de l’Indépendance.
Henry CHRISTOPHE, Général en Chef de l’Armée d’Hayti
A S. E. Le Général de Division PÉTION,
Commandant de la 2ème Division de l’Ouest.
Je viens, général, de recevoir vos deux lettes du 9 et 10 du présent, celle du 9 sans signature.
La première m’apprend que le 3e bataillon de la 20e. demi-brigade, en garnison au Mirebalais, a quitté sans ordre son poste pour se rendre au Port-au-Prince, où vous l’avez fait caserner dans la crainte qu’il ne se fût répandu dans les bois si vous l’eussiez renvoyé à son poste.
Il est étonnant, Monsieur le général, que connaissant la conséquence de la démarche de ce bataillon, vous ne lui ayez pas prescrit sur le champ de retourner à son poste, au risque de le voir se répandre dans les bois; vous n’ignorez pas que l’exemple qu’il vient de donner, ne peut que produire les plus funestes effets, et l’on aurait trouvé bien promptement le moyen de le faire sortir du bois où il serait réfugié. Je ne puis donc que m’étonner que ce bataillon soit jusqu’à ce moment au Port-au-Prince dans vos casernes.
Votre seconde lettre relativement à l’adresse du général Dartiguenave, que j’ai envoyé dans le Sud m’étonne aussi; je ne pouvais m’attendre, Monsieur le général, qu’un officier envoyé par le gouvernement, pût éprouver aucune difficulté à remplir la mission qui luit était confiée, ni faire perdre au gouvernement la confiance du peuple; faire renaître la défiance, détruire l’harmonie, et retarder les progrès du bien. Je désirerais savoir et c’est ce dont vous ne m’avez pas instruit, comment la mission du général Dartiguenave peut paraître au général Gérin, un dessein formé d’avilir son autorité aux yeux de ces hommes qui se sont volontairement rangés sous son commandement.
Le général Gérin en se mettant le premier à la tête de ceux qui ont contribué au renversement du gouvernement précédant, pouvait-il prétendre à la propriété des divisions du Sud? Espérait-il que ce serait le prix de ses services?
Le général Gérin, d’après ce qu’il m’a écrit, est bien loin de penser comme vous me le donner à entendre; il se plaint à moi des intrigues qu’ont employés les factieux pour troubler l’ordre, des peines qu’il a eu pour réprimer l’ambition des places et la cupidité dans les deux divisions du Sud. Et plut à Dieu qu’il put y parvenir. Je désire de tout mon coeur qu’il déjoue ces gens à partis qui poursuivent les grades et la fortune, et contre lesquels ce général est obligé d’employer des voies de rigueurs pour les réprimer.
Je ne puis m’empêcher de vous avouer que je découvre de plus en plus, Monsieur le général, le fil de toutes les trames, de toutes les menées qui ont lieu dans l’Ouest et le Sud. Je n’ai jamais su tergiverser, j’aime qu’on me parle ouvertement, et qu’on s’explique catégoriquement si vous n’avez pas toujours réfléchi en m’écrivant vos lettres, je n’ai jamais manqué de le faire en les recevant.
Les esprits sont dites-vous tendus vers la Constitution, je l’attends aussi avec la plus grande impatience, j’espère qu’elle ne sera pas uniquement consacrée à favoriser les intriguants, et à leur donner les moyens d’alimenter leurs passions; le bonheur de nos concitoyens sera toujours le but de toutes mes mesures, et ma gloire la plus chère; mais je ne ferai jamais consister cette gloire à favoriser les factieux et à contribuer à leurs desseins.
J’ai l’honneur de vous saluer.
Signé: Henry CHRISTOPHE"
Pour études complémentaires, PROFILE AYITI vous recommande la bnf et les descriptions ci-dessous:
#Team_PROFILE_AYITI
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Notes de Charles Philippe BERNOVILLE
Président et directeur des recherches.
Voilà bien le Christophe que je connais!
RépondreSupprimerAwesomme blog you have here
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